Revendication Pinterest

Entreprendre avec des soucis de santé : le corps comme allié.

Globalement, que tu sois un boomer, Gen X ou Gen Z, on t’a appris à “tenir bon”, à “éviter de te plaindre” au travail.

A faire comme si tu étais un robot, destiné à produire en continu.

Et peut-être que, une fois entrepreneure solo, tu continues sur ce modèle… même quand tu as des problèmes de santé.

Et ça peut être pire parce que quand tu crées ton activité, tu bosses pour TON projet !

Un projet qui a du sens.

Et tu veux montrer que tu peux réussir.

C’est ce que j’ai fait au départ… j’étais aussi portée par ce méga enthousiasme du début.

J’ai une maladie chronique – pas spectaculaire et présente ‘uniquement’ par épisodes.

Même si je suis plutôt “fonctionnelle”, plus j’ignore les signaux de mon corps, plus j’essaie d’encaisser comme je crois qu’une autre encaisserait, plus ça ne marche pas 🙂

Aujourd’hui, on discute de la façon dont on peut créer une activité sans être dans ce modèle de (sur)production.

Un modèle qui ne fonctionne pas super au long terme quand tu as un problème de santé… (et qui est délétère dans plein d’autres situations de vie d’ailleurs).

On n’évoque pas de conseils mindset… parce que trop souvent, ils sont comme des pansements sur une jambe de bois si tu n’as pas fait ce choix (un peu radical) de te mettre au centre de ton activité.

On va voir comment entreprendre autrement, quand ton corps te parle, te ralentit parfois, et que tu veux l’écouter, sans renoncer à ton projet !

Entreprendre avec des soucis de santé, ce n’est pas être moins entrepreneure.

Tu n’as pas “moins de valeur” parce que tu avances à ton rythme.

Tout comme tu n’es pas moins une entrepreneure si tu as peu de résultats immédiats.

Rappel utile : tu n’as pas besoin de prouver quoi que ce soit aux autres !

Et peut-être pas à toi-même non plus wink

Oui, je sais, c’est tentant, à un moment de la maladie, de se “prouver” qu’on peut faire “comme les autres”.

Mais que font les autres ?

Sais-tu au moins à quoi tu essaies de te comparer ?

Si tu veux mon avis, on est aussi conditionnés pour accepter comme la norme des rythmes inhumains et des conditions de travails qui nous formatent à ne plus penser à ce qu’on pourrait faire autrement.

Pour être entrée dans le quotidien d’autres entrepreneures, je peux te dire qu’il n’y a pas de norme quant à ce que chacun est capable d’enchaîner, de produire ou de créer….

C’est à dire que quelqu’un en pleine santé peut être ‘freiné’ lui aussi : par des blocages intérieurs, par un entourage rabaissant, par une fonction de maman ou d’aidant, etc…

Alors je t’encourage à voir ton problème de santé comme une opportunité de faire autrement, de façon intentionnelle.

Ta force : te concentrer sur l’essentiel.

Tu as peu de temps de “production” ?

Parfait : tu vas faire uniquement les actions utiles pour faire grandir ton activité !

Ta contrainte de santé peut devenir une force pour repérer tous ces parasites du planning : ces tâches qui ne sont ni importantes ni urgentes… et qui sont pourtant bien là !

Dans un premier temps : observe- toi pour affiner ta perception de tes besoins + ta connaissance de ce que tu fais facilement.

Et commence à trier tes actions.

Par exemple, arrête de faire ce qui ne t’a jamais rien apporté et te prend du temps (de façon générale, si tu fais une action depuis plus de 6 mois et qu’elle ne t’apporte rien, il faut d’abord l’arrêter et ensuite l’analyser avant d’envisager quoi en faire à long terme).

entrepreneuriat et maladie

Arrêton de romanticiser l’épuisement !

Stop au mythe de la solopreneure badass 100% à fond.

‘Je suis crevée mais je continue quand même’.

‘ J’ai bossé jusqu’à 23h pour la 3ème fois de la semaine mais c’est normal, c’est ma passion’.

Non et non !Le modèle dominant nous vend encore l’image de la “badass”(je devrais peut-être le mettre au masculin car je vois une évolution chez les entrepreneures femmes… mais alors ailleurs…) qui enchaîne les projets, les stories, les masterclass.

Tout ça en étant “alignée” et “rayonnante”.

Soyons clair : travailler jusqu’à l’épuisement, ce n’est PAS une preuve de motivation.

C’est plutôt… une pente glissante.

Et plus tu vas ignorer ton besoin de ralentir, plus tu vas tirer sur la corde… plus ça va casser fort.

Peut-être au point d’être obligée de tout arrêter.

Pas pendant 2 jours. Mais pendant des mois !

Dis toi bien que le repos, ce n’est pas une récompense pour avoir fait çi ou ça.

Le repos, c’est une ressource à gérer intelligemment.

Repenser ta notion de productivité.

Le premier conseil que je te donne, c’est au moment où tu planifies ton année, ton trimestre ou ton mois : commence par bloquer tes moments de repos.

Et fais en sorte que ça évolue avec tes besoins.

Par exemple, quand j’ai créé mon entreprise, je prenais tous mes mercredis off… parce que je sortais d’une rechute de santé et c’était nécessaire pour moi à ce moment-là.

Je ne le fais plus actuellement, mais en revanche, j’espace mes rendez-vous de coaching et de consulting pour ne pas les enchaîner car, sans ça, je me trouve immanquablement à court de fuel le lendemain.

Certainement que, pour connaître tes besoins réels, tu vas tatonner un peu… mais dès que tu sais comment prévoir tes temps de récupération, tu travailles bien plus efficacement !Oh, et puisque tu as commencé à trier tes actions.

Ajuster tes objectifs à tes besoins.

Pendant une semaine, donne-toi UN SEUL objectif prioritaire par jour.

Pas 12. Pas 6.
Un.

Et attention : pas un objectif énorme du genre ‘écrire une page de vente’ ou ‘programmer un mois de contenus’ !

Je parle d’un objectif réaliste, concret, atteignable en 1 à 2h max.

Ca peut être :

  • Faire une mindmap de ce que tu as envie de proposer cet hiver.
    Identifier des endroits où tu peux faire ta prospection.
    Programmer deux posts.
    Trouver des idées pour ton calendrier éditorial du mois prochain.
    Assurer ton accompagnement avec Mme X avec sérénité.

Ce ne sont pas forcément des objectifs qui vont générer un livrable immédiat ni des objectifs que tu vas réfléchir en termes de temps.

(et je suis bien sûre que si tu as de l’énergie, tu feras de toute façon davantage que ton objectif prioritaire !).

Ton corps te parle. Ecoute-le !

Ce que ton corps te dit (et que tu ignores souvent)

Je sais, tu as tendance à faire taire le moindre signal de fatigue.

Laisse-moi te demander : est-ce que tu ne passes pas 100 heures de plus sur une tâche par rapport à d’habitude quand tu es KO ?

Oui, en plus de t’épuiser au long terme, travailler en étant à moitié dans le brouillard, c’est du temps de travail totalement inutile !

Il y a quelques années, grâce à une bonne amie, je me suis rendue compte  que mes articles étaient totalement illisibles… parce que je me forçais tellement à les écrire tout en étant dans une période où même me lever était compliqué, que mon cerveau ne suivait pas… et je n’étais même pas capable de m’en rendre compte yell

D’ailleurs, on pourrait aussi parler de l’importance de l’entourage… mais ce sera pour une autre fois.

Bosser en bonne intelligence avec ta santé du jour.

Si tu gères une soloentreprise avec une santé fluctuante, ton corps doit devenir un outil de pilotage.

Fatigue, tension, énergie, élan, repli sur soi, irritabilité, euphorie… tout ça, ce sont des indicateurs que te donnent ton corps.

Tu dois apprendre à les repérer.

Pour ne pas attendre l’épuisement total pour t’autoriser à arrêter !

Ton corps est un excellent allié qui te permet de sentir ce qui est juste, soutenable, ou trop coûteux pour toi chaque jour.

Pour apprendre, à l’écouter, je t’invite à faire chaque matin, AVANT de travailler, un mini scan corporel :

  • Ton niveau d’énergie sur 10.
  • Est-ce que ton souffle est fluide ?
  • Est-ce que tu as envie de créer, de produire, de relationner… autre chose ?

Ajuste ta journée en fonction.

Et pense aussi à ajuster ton plan d’action général en fonction de toi.

Pas pour “faire moins”.
Pour faire mieux 🙂

Ecouter ton corps au moment de faire un choix.

Mettre un peu sa tête en sourdine !

En fait, tu devrais tout le temps écouter les manifestations de ton corps wink

Mais souvent on ne commence à l’écouter QUE quand on entre en gestion de crise.

Le corps envoie des signaux → on s’arrête (un peu) → on se repose (un peu) → on reprend → il renvoit des signaux → etc…

Mais tu peux aussi l’écouter en amont, avant toute crise.

En complément de ta tête, quand tu dois prendre des décisions.

Tu sais bien que parfois, on dit “oui” avec la tête… alors que tout notre corps dit “non”.

Parce que même si un projet est stimulant intellectuellement… ce n’est parfois juste pas le moment.

Et quand ta tête refuse de lâcher, ton corps lui essaie souvent de t’avertir.

Comment ton corps t’avertit ?

Ton corps entre souvent en contraction quand il veut te protéger :

  • Tu lis un mail avec une proposition et tu as la boule au ventre.
  • Tu penses à ce service que ‘tu devrais lancer’ et tes épaules se crispent.
  • Tu dis oui à une collaboration, et tu as des nausées ou une fatigue soudaine qui tombe comme une guillotine.

Ton corps est en ouverture quand il a envie de dire oui :

  • Tu sens ton souffle qui s’apaise.
  • Tes mâchoires se décrispent.
  • Il y a un petit ‘ahhhh’ ou un soupir qui montent en toi.

Une méthode simple pour prendre une décision avec ton corps.

Assieds-toi. Ferme les yeux.

Dis à voix haute (ou dans ta tête) la première option :

‘ Je dis oui à ce projet de….’

Observe ton corps pendant 15 secondes.

Respiration, mâchoires, ventre, gorge, épaules.

Il se passe quoi ? Contraction ou ouverture ?

Répète avec l’autre option :

‘ Je dis non à ce projet de…’

Et observe à nouveau.

Tu n’as pas besoin de savoir.

Juste d’apprendre à écouter tes micro-signaux, qui indiquent une direction souvent pertinente pour ton équilibre !

Comment adapter ta stratégie à ta santé (et pas l’inverse)

Construire une activité qui respecte ton énergie.

Quand tu entreprends avec un problème de santé, tu n’as pas la même énergie tous les jours.

C’est normal, même si c’est probablement plus visible chez nous que chez une personne “lambda” qui peut compenser et masquer un peu plus longtemps.

Et tu dois l’anticiper pour le gérer.

Le piège ici, ce serait :

  • soit de n’avoir aucune stratégie (je verrai selon mon état du jour) = beaucoup d’angoisse et d’instabilité.
  • soit d’avoir une stratégie figée (je me cale un planning parfait sur Notion et je m’y tiens), qui repose souvent sur une version Superwoman de toi.

Tu as le droit (le devoir !) de construire une activité qui s’adapte à toi !

Et oui, c’est difficile à concevoir si tu as longtemps été salariée.

Mais aujourd’hui c’est TOI qui fixe les règles !

Et pour ça, il faut penser ton activité avec deux choses en tête : réalisme + flexibilité.

2 pistes pour développer ta solo-entreprise avec ton énergie réelle.

Faire preuve de réalisme dès que tu construis ton modèle d’affaire.

Si ton business modèle (la façon dont tu gagnes de l’argent) repose sur un enchaînement de consultations toute la journée, et chaque jour, alors que tu sais que tu as besoin de temps de repos, ou de grosses variations de concentration -> arrête ça tout de suite et penche toi sur les différents business modèle existants !

Sois créative : accompagnements en asynchrone, ateliers de groupe mensuels, offres hybrides avec du contenu préenregistré…

Si tu t’es dit que tu allais trouver des clients en étant super active sur les réseaux, en publiant chaque jour plusieurs contenus, alors que produire en masse te met dans un état de stress physique ou intellectuel → ce n’est pas soutenable.

Apprends à repérer la fréquence de création de contenu qui te permet avant tout d’être régulière toute l’année (et qui te met un peu en joie quand même !), réfléchis au type de contenu que tu aimes créer (peut-être que tu aimerais faire des contenus plus approfondis ou plus longs mais moins fréquents ?)

Permettre la flexibilité au quotidien.

Même avec une bonne stratégie, il y a des jours où ton corps ne sera pas coopératif.

Alors : évite de surcharger tes plannings !

Je t’invite à prévoir des plages “de vide” tous les jours, que tu pourras éventuellement récupérer en cas de besoin, les jours où tout roule.

Et n’essaie pas de tout faire d’un coup !

Tu avais prévu un bloc de 4h de temps pour écrire une page de vente mais tu as un coup de mou ?

Tu peux aussi le faire en 2, 3 ou 4 fois.

C’est possible si tu acceptes l’idée de découper davantage tes tâches.

(et de ne pas être performante en une seule fois !)

Tu devais faire des visios avec tes clients toute la journée ? (N’importe qui serait HS !)

Organise tes semaines autrement : ANTICIPE une répartition plus aérée de ces visios.

C’est ce que j’ai mis en place pour moi.

Les jours où je sens que mon énergie est basse, je ne force pas.

Mais j’ai une liste de “mini tâches” prêtes pour ces moments-là.

Ca m’évite d’avoir l’impression de “rater” totalement une journée… et ça me garde dans l’énergie de mon activité.

La flexibilité, ce n’est pas faire “au feeling”… c’est se connaître assez pour prévoir plusieurs chemins possible pour faire une tâche !

Fais de ton agenda un vrai pote.

Prends ta prochaine semaine dans ton agenda.

Si tu n’as pas de pauses, ou de temps “vides”, demande-toi comment tu peux aérer tout ça :

  • Est-ce qu’il y a des taches inutiles ?
  • Peux-tu créer des blocs de “temps vide” en déplaçant certaines choses ?
  • Comment pourrais-tu t’organiser pour faire autrement tes tâches prioritaires de la semaine ? (en la découpant en tâches plus courtes ? En la déléguant ? En la simplifiant ?)
  • Peux-tu avoir une liste de mini-tâches utiles à faire dans les moments où tu as moins d’énergie (mais l’envie d’avancer un peu)

Vois comment ton planning peut devenir plus vivant et bouger avec toi en cas de besoin.

 

Moi aussi, j’ai cru à un moment que je devais ‘ faire plus’ pour que mon activité survive.

(ou plutôt, j’ai continué sur ma lancée de salariée, et je ne me suis même pas interrogée sur mon rythme et mes besoins)

En revanche, quand je me suis écoutée, dans les petites décisions du quotidien comme en changeant ma stratégie globale, mon activité est devenue plus fluide.

Plus alignée.

Plus vivable.

Elle me ressemble plus aussi.

Et je suis encore là 😉

Je finis en te disant qu’on entendra toujours des personnes de notre entourage dire que ‘trop s’écouter c’est dangereux’.

Prétendre que si on commence, on va en arriver à ne plus rien faire du tout.

Mais s’écouter, au contraire, pour moi, c’est éviter de finir complètement grillée, dégoûtée, épuisée !

C’est entreprendre avec des soucis de santé OK… mais surtout apprendre à se connaître et à protéger sa vitalité… et son activité.

Si tu as un témoignage sur ta propre expérience sur la gestion de ton activité avec des soucis de santé, n’hésite pas à la partager dans les commentaires !